La liste interminable des propos xénophobes,
homophobes et antisémites de nombreux candidats F. Haine aux prochaines élections
départementales donne la nausée. À vomir. Ni plus ni moins.
Elle démontre que l’apparente respectabilité, fragile
façade que tente d’imposer dans les médias un état major en recherche de
crédibilité, dissimule en réalité un odieux bourbier aux remugles de fosse
sceptique. Ni plus ni moins.
Elle démontre que la banalisation d’une parole
décomplexée a surtout ouvert les vannes d’une parole hystérisée. Ni plus ni
moins.
Le programme du F. Haine est populiste et nationaliste.
Il conforte les gens dans leur aigreur en nourrissant leurs rancœurs et leurs
haines. Ni plus ni moins.
La gestion de quelques communes par le F. Haine est
exemplaire… dans la casse systématique du tissu associatif et du lien social.
Ni plus ni moins.
Voter pour des candidats dont le principal mode
d’expression se résume en bras d’honneur, saluts nazis et autres éructations
verbales nauséeuses et systématiquement racistes, c’est vouloir leur confier la
gestion des collèges, du R.S.A., des routes, des aides sociales à l’enfance,
aux handicapés, aux personnes âgées et de toutes les autres prérogatives des
départements. Ni plus ni moins.
Le vote F. Haine n’est pas un vote contestataire.
On ne peut, en conscience, exprimer son mécontentement des politiques
successives en adhérant à des valeurs homophobes, xénophobes et antisémites.
Le vote F. Haine défend une idéologique d’extrême droite,
intolérante et fascisante. Ni plus ni moins.
On ne peut tolérer cette profusion de mensonges et
d’ignominies.
Si on ne peut interdire la connerie, on doit sans
relâche la combattre.
Le combat est idéologique.
S’il est aisé de démonter point par point les mensonges qui servent de programme
au F. Haine, il est autrement délicat de convaincre par la raison des électeurs
animés par une colère parfaitement irrationnelle, prêts à donner leurs voix à
celui qui propose (par exemple) d’organiser « des battues
anti-arabes » (candidat sur le canton Narbonne 3). Pourtant il ne faut
rater aucune occasion de marteler que la théorie du « grand
remplacement » n’est qu’une connerie, tout comme les dangers de
l’immigration, de l’assistanat, de la fraude aux allocations… Concepts
ressortis à chaque période de crise pour monter les pauvres contre plus pauvres
encore, pour offrir à leur colère de nouveaux boucs émissaires.
S’il est toujours plus aisé de s’adresser à la
bêtise des hommes, il ne faut jamais désespérer de leur intelligence.
Impossible de renoncer à répéter que la fraude sur les cotisations sociales est
4 fois supérieure à celle sur les allocations, que chaque année 200 000
français émigrent et que sur les 265 000 nouveaux immigrants, 60 000 sont
étudiants, 20 000 sont des travailleurs, 90 000 viennent rejoindre leur
conjoint(e) français(e), 20 000 fuient une catastrophe humanitaire,...
Tous les chiffres prouvent que le F. Haine a tort.
Le combat est sémantique.
Il faut imposer un juste vocabulaire : les allocations sont versées à ceux
qui ont cotisé à l’assurance chômage, les réfugiés qui viennent chercher asile
en Europe fuient des conflits particulièrement violents, les brebis galeuses
existent en égale proportion dans toutes les professions, la laïcité s’applique
sans distinction à toutes les religions,…
Le combat est aussi humoristique. Parce
que développer une argumentation rigoureuse peut parfois s’avérer ardu face aux
discours réducteurs et haineux qui polluent trop souvent les débats, des
conversations de comptoir aux déclarations publiques, quelques formules à
l’emporte pièce peuvent aussi s’avérer efficaces. Soyons parfois primaires et
répétons à l’envi que les racistes sont avant tout des cons.
Le combat est évidemment politique.
Ce n’est pas le lieu pour proposer un contre-programme, il est cependant clair
qu’il faut cesser de mentir sur les causes de la crise et enfin les combattre.
L’Europe a cessé d’être démocratique lorsqu’elle est passée outre les votes des
peuples. Bâtie pour réunir les États dans la paix, elle n’est plus dans son
rôle lorsqu’elle saigne les peuples pour payer les abyssales erreurs de gestion
d’organismes privées.
Le combat est général.
Autour du F. Haine gravite une foule d’opportunistes sans scrupules, utilisant
les mêmes méthodes et vocables pour tenter de séduire ses électeurs. Ces
dérives ont rendu poreuse la frontière entre la droite et l’extrême droite,
banalisant les replis identitaires et autres postures xénophobes.
Un refus systématique de toute surenchère aux propositions populistes eut été préférable car nul ne peut
ignorer les dangers courus en tout temps par les républiques, lorsqu'ont été
courtisés plutôt que combattus, ceux qui se trompaient de colère.
Tolérance zéro avec les droites extrêmes qui se
disent sociales et nationales, nationales et sociales.
Si on ne peut interdire la connerie, on doit sans
relâche la combattre.
Joséphine Druon et Mauricette Kessel
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