mardi 10 mars 2015

F. HAINE : UN AFFRONT SOCIAL ET NATIONAL.


La liste interminable des propos xénophobes, homophobes et antisémites de nombreux candidats F. Haine aux prochaines élections départementales donne la nausée. À vomir. Ni plus ni moins.

Elle démontre que l’apparente respectabilité, fragile façade que tente d’imposer dans les médias un état major en recherche de crédibilité, dissimule en réalité un odieux bourbier aux remugles de fosse sceptique. Ni plus ni moins.
Elle démontre que la banalisation d’une parole décomplexée a surtout ouvert les vannes d’une parole hystérisée. Ni plus ni moins.

Le programme du F. Haine est populiste et nationaliste. Il conforte les gens dans leur aigreur en nourrissant leurs rancœurs et leurs haines. Ni plus ni moins.
La gestion de quelques communes par le F. Haine est exemplaire… dans la casse systématique du tissu associatif et du lien social. Ni plus ni moins.
Voter pour des candidats dont le principal mode d’expression se résume en bras d’honneur, saluts nazis et autres éructations verbales nauséeuses et systématiquement racistes, c’est vouloir leur confier la gestion des collèges, du R.S.A., des routes, des aides sociales à l’enfance, aux handicapés, aux personnes âgées et de toutes les autres prérogatives des départements. Ni plus ni moins.

Le vote F. Haine n’est pas un vote contestataire. On ne peut, en conscience, exprimer son mécontentement des politiques successives en adhérant à des valeurs homophobes, xénophobes et antisémites.
Le vote F. Haine défend une idéologique d’extrême droite, intolérante et fascisante. Ni plus ni moins.


On ne peut tolérer cette profusion de mensonges et d’ignominies.
Si on ne peut interdire la connerie, on doit sans relâche la combattre.



Le combat est idéologique. S’il est aisé de démonter point par point les mensonges qui servent de programme au F. Haine, il est autrement délicat de convaincre par la raison des électeurs animés par une colère parfaitement irrationnelle, prêts à donner leurs voix à celui qui propose (par exemple) d’organiser « des battues anti-arabes » (candidat sur le canton Narbonne 3). Pourtant il ne faut rater aucune occasion de marteler que la théorie du « grand remplacement » n’est qu’une connerie, tout comme les dangers de l’immigration, de l’assistanat, de la fraude aux allocations… Concepts ressortis à chaque période de crise pour monter les pauvres contre plus pauvres encore, pour offrir à leur colère de nouveaux boucs émissaires.
S’il est toujours plus aisé de s’adresser à la bêtise des hommes, il ne faut jamais désespérer de leur intelligence. Impossible de renoncer à répéter que la fraude sur les cotisations sociales est 4 fois supérieure à celle sur les allocations, que chaque année 200 000 français émigrent et que sur les 265 000 nouveaux immigrants, 60 000 sont étudiants, 20 000 sont des travailleurs, 90 000 viennent rejoindre leur conjoint(e) français(e), 20 000 fuient une catastrophe humanitaire,...
Tous les chiffres prouvent que le F. Haine a tort.



Le combat est sémantique. Il faut imposer un juste vocabulaire : les allocations sont versées à ceux qui ont cotisé à l’assurance chômage, les réfugiés qui viennent chercher asile en Europe fuient des conflits particulièrement violents, les brebis galeuses existent en égale proportion dans toutes les professions, la laïcité s’applique sans distinction à toutes les religions,…



Le combat est aussi humoristique. Parce que développer une argumentation rigoureuse peut parfois s’avérer ardu face aux discours réducteurs et haineux qui polluent trop souvent les débats, des conversations de comptoir aux déclarations publiques, quelques formules à l’emporte pièce peuvent aussi s’avérer efficaces. Soyons parfois primaires et répétons à l’envi que les racistes sont avant tout des cons. 



Le combat est évidemment politique. Ce n’est pas le lieu pour proposer un contre-programme, il est cependant clair qu’il faut cesser de mentir sur les causes de la crise et enfin les combattre. L’Europe a cessé d’être démocratique lorsqu’elle est passée outre les votes des peuples. Bâtie pour réunir les États dans la paix, elle n’est plus dans son rôle lorsqu’elle saigne les peuples pour payer les abyssales erreurs de gestion d’organismes privées.


Le combat est général. Autour du F. Haine gravite une foule d’opportunistes sans scrupules, utilisant les mêmes méthodes et vocables pour tenter de séduire ses électeurs. Ces dérives ont rendu poreuse la frontière entre la droite et l’extrême droite, banalisant les replis identitaires et autres postures xénophobes. Un refus systématique de toute surenchère aux propositions populistes eut été préférable car nul ne peut ignorer les dangers courus en tout temps par les républiques, lorsqu'ont été courtisés plutôt que combattus, ceux qui se trompaient de colère.
Tolérance zéro avec les droites extrêmes qui se disent sociales et nationales, nationales et sociales.

Si on ne peut interdire la connerie, on doit sans relâche la combattre.


Joséphine Druon et Mauricette Kessel


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